Les 6 piliers fondamentaux

Les 6 piliers fondamentaux

SE RECONSTRUIRE APRÈS DES VIOLENCES AVEC LES « PILIERS FONDAMENTAUX”

  Lef_viol Commentaires 0 Commentaire

Selon moi, nous nous construisons dès notre naissance à partir de 6 piliers fondamentaux qui lorsqu’ils sont présents et sains, nous permettent de grandir globalement dans l’harmonie, le bonheur et la sécurité.

La vie apporte son lot de joie (qui les consolide) et d’épreuves (qui les fragilisent). Et un choc traumatique comme la violence sexuelle, peut les ébranler fortement voire les détruire d’un coup! Il me paraît donc essentiel de les reconstruire au plus vite afin de retrouver son équilibre.

Ces piliers sont pour moi :

  • L’amour de soi,
  • le respect de soi,
  • l’estime de soi,
  • la confiance en soi,
  • l’acceptation de soi
  • l‘affirmation de soi

Je ne vais pas faire un cours sur chacun de ces termes. Internet regorge d’informations et de sites internet excellents qui répondront à l’ensemble des questions sur ce que chacun signifie et leurs rôles respectifs. Cependant, je partage un lien vers ce livre que j’ai trouvé sympa, car il contient des exercices concrets pour se reconstruire après avoir subi des chocs psychologiques : « 30 jours pour augmenter l’estime de soi. »

L’importance de se reconstruire après avoir subi des violences 

Il faut ensuite se reconstruire pour se sentir à nouveau en sécurité ! Sans ces piliers, il est impossible de connaître ses limites et par conséquent de les imposer lorsque cela deviendra nécessaire.

On ne peut imposer le respect, si on ne le connaît pas pour soi-même. On ne peut se faire accepter ni accepter les autres, si on ne s’accepte pas soi-même et ainsi de suite… Car comment mettre en avant quelque chose que l’on n’a pas compris ou que l’on ignore ?

L’enfance : l’origine de nombreux maux et nœuds à déconstruire

Il est de la responsabilité de chacun de veiller sur ces piliers avec force et conviction, mais comment faire lorsque l’on grandit sans ? Et sans eux, il est fort probable qu’on en vienne à ignorer:

  • A quoi ressemble une vie équilibrée et à quel point c’est bon!
  • A quoi chacun de ces piliers ressemble et sert concrètement pour son équilibre
  • que: « Céder n’est pas consentir ! »
  • que: « Après tout, quelle raison objective ai-je pour refuser ses avances ?” n’est pas un argument pour laisser ce quelqu’un nous toucher, puisque le simple fait de ne pas en voir envie est une raison tout à fait suffisante pour dire non. (Ce que j’ignorais à l’époque)

“Chacun est né avec le droit de disposer de son propre corps comme bon lui semble, mais avec respect, c’est mieux!^^.”

À mi-chemin entre l’amour de mon entourage et son mépris, j’ai grandi sans repère solide. À cause de cette violence ambivalente constante, je n’ai pas su grandir sainement.

Enfant, on développe l’image de soi et ces fameux piliers en fonction du regard et du comportement de son entourage, en particulier de ses parents. Mon frère aîné me frappait et m’humiliait très souvent, devant mes parents qui laissaient faire. Il s’acharnait pour me rendre malheureuse sans qu’ils ne s’interposent. Et quand j’étais en colère, je me faisais gronder parce que je criais ; on me rétorquait régulièrement : « C’est celui qui crie qui a tort ! » Et on me répétait régulièrement que si quelqu’un en avait après moi, j’étais forcément coupable!

Comment être juste envers soi lorsqu’on subit l’injustice chaque jour en étant enfant ? Comment construire une belle image de soi quand sa propre mère nous explique devant un miroir que les « grosses à lunettes » n’ont pas d’amies ? Ou encore que « je serais tellement parfaite SI… » ?

Destruction : grandir face à de la violence psychologique

Alors, quelle image ai-je développée de moi-même?

Mes parents me montraient involontairement (je pense) que les autres pouvaient me traiter comme ils voulaient, alors que moi je devais répondre à toutes leurs attentes, négative forcément! Je ne me respectais pas, ne m’aimais pas, ne m’acceptais pas, ne me considérais pas… Bref!

Si mes propres parents estimaient que je ne devais pas être protégée, n’avais pas le droit d’exprimer mon désaccord ou qu’on ne pouvait pas m’aimer telle que j’étais, comment moi, petite fille et femme en devenir, pouvais-je apprendre à m’aimer, à me respecter et à me sentir en sécurité ?

Ces piliers fondamentaux qui vont de soi dans une famille bienveillante et respectueuse, j’ai dû les créer seule petit à petit, à l’âge adulte. C’est beaucoup plus difficile, mais faisable! Comment ?

Se reconstruire après avoir subi des violences  grâce à l’observation

Grâce à une volonté farouche de ne plus souffrir à cause des autres, j’ai dû me remettre en question, ainsi que tout le bagage familial avec lequel j’avais évolué. J’ai puisé dans le bon et rejeté le mauvais. Et j’ai rejeté beaucoup de choses! J’avais besoin de faire place nette par rapport à ce que j’avais appris, afin de pouvoir déterminer ce qui était réellement bon pour moi!

Je me suis aussi reconstruite en observant. Beaucoup ! Et en me comparant sans cesse à mes autres frères et sœurs qui, eux, étaient davantage respectés et protégés. Mais je regardais aussi ailleurs (camarades de classe, par ex.) Dans mon collège et mon lycée, je voyais “des grosses à lunettes”, qui avaient pleins d’amis et même des amoureux. J’ai alors compris que ma mère avait tort! On peut être aimée même en étant “grosse et avec des lunettes!

J’observais et je voyais qu’il existait le respect et l’acceptation que j’enviais tant. On pouvait être aimé et considéré tel qu’on était, sans devoir le mériter, ni s’entendre répéter à longueur d’année « CHANGE ! ».

Se reconstruire psychologiquement grâce à la volonté

Moi aussi, je voulais me sentir en sécurité et aimée ! Mais tout ça m’a pris du temps. Et j’ai avancé à tâtons, dans l’obscurité. J’ai commis de nombreuses erreurs de jugement, fais de nombreux mauvais choix, mais en ne me laissant pas d’autre possibilité que celle de réussir à m’en sortir. Pour moi, il était hors de question que je continue à subir les conséquences des actes d’autrui et que ma vie ne soit gâchée par les autres.

comment se reconstruire après avoir subi des violences ?
Se reconstruire après avoir subi des violences, sans reproduire les mauvais schémas pour ses enfants – Photo de William Fortunato provenant de Pexels.

Je ne paierai pas les pots cassés pour quelqu’un d’autre ! Et je souhaitais surtout que mes enfants ne paient pas les pots cassés pour moi ! Alors, je fis tout mon possible pour me libérer de mon passé, me reconstruire et me sentir en sécurité. Objectifs : ne plus être victime des mauvais traitements que mes parents avaient reçus et préserver mes enfants des conséquences des miens.

Eh oui, on était sur des répétitions de schémas! Mes parents n’étaient pas mauvais, mais encore pollués sans le savoir réellement, par leurs blessures de jeunesse.

Le parcours de la reconstruction de soi peut être semé d’embûches

Mais avant de me reconstruire, j’ai fait de mauvaises rencontres, comme le père de mon fils qui a usé et abusé de mes faiblesses, pour en tirer profit. Il m’a violée aussi longtemps parce que je n’avais pas encore appris que je pouvais dire stop!

Je ne suis pas fautive, car j’ai agi en fonction de ce que j’étais à l’époque. Et puis, contrairement à lui, je n’ai pas essayé de le détruire ! Et là, si mon instinct de survie n’était pas aussi puissant, son pouvoir destructeur aurait eu raison de moi. Une partie de moi s’éteignait à chaque nouveau viol ou violence psychologique.

Les piliers fondamentaux pour se reconstruire après avoir subi des violences 

C’est là qu’interviennent les piliers fondamentaux ! Pour être capable de ne plus laisser l’autre mal agir avec soi, mettre en place tout ce qu’il faut pour être en sécurité et s’entourer de personnes aimantes et bienveillantes! S’aimer suffisamment pour ne plus vouloir qu’on nous fasse souffrir et être convaincu(e) qu’on mérite le meilleur ! Et comprendre que peu importe qui l’on est et ce que l’on a fait : RIEN, je dis bien RIEN, ne justifie que l’on subisse de la violence ! Pas même les grands criminels !

Et tout ça, ça s’apprend. Seul(e) ou accompagné(e). Le coaching ou les psys peuvent être des pistes intéressantes, mais c’est à chacun de voir. Cependant, je pense qu’on peut déjà commencer par faire preuve de bienveillance envers soi-même. Notamment, en faisant attention à son vocabulaire en parlant de soi : nous en parlons sur la page « Sortir du rôle de coupable/fautif-ve ».

Gratitude pour les leçons reçues

Pour moi, avoir construits ces piliers et être capable de transmettre leurs valeurs à mes enfants sont de précieux cadeaux. Et je bénis toutes ces leçons reçues qui m’ont permises d’y arriver! Gratitude.